|
Avant les élections présidentielles.
Trois hommes, deux femmes
Par « mesure de commodité », nous attribuons aux personnages des prénoms couramment usités dans les hautes sphères, en France, à la fin du deuxième millénaire (toute ressemblance avec des personnalités... imaginez la suite !). Osons même une date naturellement purement indicative : 1994.
Jacques : la soixantaine, maire d’une très grande ville, peut-être même la capitale du pays ; il souhaite obstinément devenir président de la République.
Bernadette : la soixantaine, très vieille France, son épouse.
Claude : leur fille, vingt-cinq ans.
Bernard : majordome... appelé Georges par Bernadette.
Jean-François : successeur de Bernard au poste de majordome... appelé Georges par Bernadette.
Acte 1
Scène 1
Le salon bourgeois, vaste, kitsch, dans les appartements privés de monsieur le maire.
Jacques, en peignoir, de dos, arrose une herbe bien verte dans un aquarium, avec une bouteille de champagne.
Entre Bernadette, allure se voulant très distinguée, tenue mondaine.
Bernadette : - Jacques, mon ami, voyons.
Jacques, bien éméché, se retournant : - Ah ! Vous, très chère épouse, (en souriant :) déjà ! Quelle agréable surprise.
Bernadette : - Jacques, du Dom Pérignon !
Jacques : - C’est pour la pelouse.
Bernadette : - Jacques, voyons, pas avec du Dom Pérignon.
Jacques : - Puisque vous n’en prenez pas, pourquoi ne pas en faire profiter cette magnifique pelouse.
Bernadette : - Vous m’expliquerez, un jour, pourquoi vous accordez une telle attention à ces quelques brindilles.
Jacques : - Mais je vous l’ai déjà confié, très chère et bonne épouse, ce gazon, ce sont mes sondages à moi. Il est vert, donc tout va bien, les sondages vont suivre ! Les français reverdissent quand on les arrose.
Bernadette : - Jacques, arrêtez de vous torturer, c’est fini. C’est fini, Jacques, nos rêves.
Livre Avant les élections présidentielles .
Les secrets de maître Pierre, notaire de campagne.
La vie dans une petite étude notariale de province, avec le vieux maître Pierre accroché à son poste, refusant de passer la main à son fils... mais posant régulièrement ses mains sur sa belle-fille. Ce qui ne constitue pas le plus grand secret de sa vie. Une belle-fille officielle au cœur d’un imbroglio sentimental que seul des tests ADN pourraient démêler... De qui sera l’enfant ? Son mari, son beau-père ou un troisième homme ? Madame Machiavelle choisira. Et du coffre-fort sortira une vieille pierre, le grand secret de cette famille...
Acte 1
Scène 1
Un petit village du sud-ouest. L’étude de maître Pierre. Meubles anciens. Un bureau avec le fauteuil directeur du notaire. Deux chaises devant le bureau et quatre entre les deux portes, la première donnant sur l’extérieur (via un couloir), l’autre sur le secrétariat.
Aux murs, quelques tableaux, scènes de chasse et châteaux.
Debout, Florence et Yvonne, des papiers en main.
Yvonne : - Que se passe-t-il, Florence ?
Florence : - Comment avez-vous deviné que j’allais vous poser une question importante ?
Yvonne : - Yvonne ne dit rien mais elle devine tout.
Florence : - Oh !
Yvonne : - Comment oh !...
Florence : - Je voulais dire ah !
Yvonne : - Ah !
Florence : - Bref... Vous savez et il faut que je sache ! Je suis mariée avec votre fils depuis trois ans, professionnellement comme personnellement, vous savez pouvoir compter sur moi, bref, je dois tout savoir désormais. Pourquoi votre mari refuse de lui laisser l’étude ?
Yvonne : - Ah !
Florence : - Comment ah !
Yvonne : - Ah ! Mon fils ! Mon petit trésor !
Florence : - Il a maintenant 38 ans. Il a l’ensemble de ses diplômes. Il a montré ses compétences à Cahors. Madame Yvonne, j’ai le droit de savoir. Je sens comme un secret planer au-dessus de cette maison.
Yvonne : - Ah ! Demandez au seul maître dans cette étude.
Florence : - Je suis sa secrétaire.
Yvonne : - Pas toujours.
Florence, troublée : - Mais quand je ne suis pas sa secrétaire... Il me parle comme à une enfant.
Yvonne : - Ah !
Florence : - Comment ah !
Yvonne : - Je voulais dire hé !
Florence : - Il faut que je sache la vérité. J’ai parfois l’impression que votre mari n’aime pas votre fils.
Livre Les secrets de maître Pierre, notaire de campagne .
|
|